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Conférence Alter 2023

En bref

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Dans le cadre de sa mission de soutien aux acteurs en charge de l’animation et du financement de la recherche, le PPR Autonomie a pris part à l’organisation de la 11ème édition de la conférence annuelle de la Société européenne de recherche sur le handicap Alter qui s’est tenue du 28 au 30 juin 2023 sur le Campus Condorcet à Aubervilliers.

Sous le titre “Protection, autonomie, émancipation : une alliance (im)possible ?” l’édition 2023 a examiné les dynamiques entre des formes diverses de protection et de pratiques visant à promouvoir l’autonomie et l’inclusion des personnes en situation de handicap, à l’aune de leur potentiel d’émancipation ou d’oppression.  Un vaste chantier qui fait écho à l’actualité des politiques publiques tant nationales qu’internationales.

Au total, ce sont plus de 90 chercheurs et personnes concernées qui ont pris la parole lors de ces journées, donnant à voir la pluralité des approches scientifiques et des savoirs qu’offre ce domaine de recherche.

Au programme ? Des séances plénières par des conférenciers invités, et des ateliers abordant de nombreuses thématiques : école, emploi, représentations sociales, mobilisations collectives, maltraitance, participation des personnes concernées à la recherche, pratiques artistiques, politiques publiques, émancipation, etc.

Autour de ce programme de communication scientifique, cinq temps de découverte et de rencontre ont été ouverts à toutes et tous  afin que les connaissances produites par les chercheurs puissent être partagées et discutées: : rencontre avec la communauté mixte de recherche Capdroits, performance visuelle produite par les artistes sourds Olivier Schetrit et Ramesh Meyyappan, exposition pour sensibiliser à la déficience visuelle gracieusement prêtée par l’INSEI (L’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation inclusive), projection d’archives de la RTS (radio-télévision suisse) sur les représentations télévisuelles du handicap, table-ronde politique avec la participation du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées). 

L’illustratrice Morgane Parisi était présente lors ce ces journées pour croquer quelques uns de ces moments:

Ce dessin réalisé à l'occasion de la conférence Alter 2023 illustre le passage de relai entre les interprètes LSF Anne-Marie Bisaro et Yoann Robert

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ALTER 2023 : Protection, autonomie, émancipation: une alliance (im)possible ?

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Sous le titre “Protection, autonomie, émancipation : une alliance (im)possible ?” l’édition 2023 a examiné les dynamiques entre des formes diverses de protection et de pratiques visant à promouvoir l’autonomie et l’inclusion des personnes en situation de handicap, à l’aune de leur potentiel d’émancipation ou d’oppression.  

Au total, ce sont plus de 90 chercheurs et personnes concernées qui ont pris la parole lors de ces journées, donnant à voir la pluralité des approches scientifiques et des savoirs qu’offre ce domaine de recherche.

Au programme ? Des séances plénières par des conférenciers invités, et des ateliers abordant de nombreuses thématiques : école, emploi, représentations sociales, mobilisations collectives, maltraitance, participation des personnes concernées à la recherche, pratiques artistiques, politiques publiques, émancipation, etc.

 

Protection, autonomie, émancipation: une alliance (im)possible?

Au cours des dernières décennies, les politiques de protection sociale impulsées par les États-providence à l’attention des personnes handicapées ont été remises en question et ont subi de nombreuses évolutions.

Dans les années 1970, les personnes handicapées dénoncent un système ancré dans des rapports de domination paternalistes qui entretient leur dépendance, les maintient dans un rôle passif en favorisant leur ségrégation et leur oppression. Elles se mobilisent en un vaste mouvement pour l’adoption d’une politique anti-discriminatoire fondée sur les droits humains. 

D’autre part, les politiques d’activation qui se déploient à l’aune du 21ème siècle mettent à mal les protections sociales. La mission que se donne l’État n’est plus de protéger les individus, mais de restaurer leur capacité de choix et d’action, leur autonomie dans une logique de contractualisation individuelle et d’obligations réciproques. 

Ces deux dynamiques se croisent et font émerger un discours en faveur de l’autonomie des individus. Néanmoins, si du côté du mouvement des personnes handicapées l’accent est mis sur l’autodétermination et la participation des individus, les politiques d’activation, favorisent quant à elles, à travers une myriade de dispositifs, l’insertion sur le marché de l’emploi. 

Ces transformations marquent aussi le passage d’une conception du handicap fondée sur la distinction des êtres entre « capables » et « incapables », à une autre qui place la vulnérabilité au cœur de l’expérience humaine et tout un chacun sur un continuum, à la fois capable d’autonomie et inscrit dans des relations de dépendance. 

Ce nouveau paradigme ouvre la voie, dans les théories du care, à la reconnaissance de formes de protections émancipatrices, mais se traduit également, dans les politiques d’activation, par de nouvelles formes d’oppression associées à une exigence de responsabilité et de capacitation. 

Dans les faits, plus qu’une refonte des politiques du handicap, c’est une sorte d’hybridation qui s’observe dans la plupart des pays européens, de nouveaux instruments politiques, inspirés du répertoire des droits, venant s’ajouter aux protections sociales des États-Providence. 

Parfois considérées comme contradictoires ou ambivalentes, les articulations entre mesures de protections et mesures anti-discriminatoires sont au programme de la conférence.  Les communications examineront les dynamiques entre des formes diverses de protection et de pratiques en cherchant à mettre à jour ce qu’elles promeuvent ou entravent en termes d’autonomie, de droits humains, d’inclusion et d’émancipation…

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ALTER 2023 : Des événements ouverts à tous

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Autour du programme de communication scientifique, des temps de découverte et d’échange gratuits et ouverts à tous ont été proposés dans le cadre de la conférence ALTER 2023:

Rencontre « La pluralité des formes de langage et d’expression : un levier d’émancipation ? », animée avec la Communauté mixte de recherche Capdroits, en partenariat avec la mairie d’Aubervilliers, la Maison de l’Autisme et La Trame.

Dans le cadre de la conférence ALTER 2023: « Protection, autonomie et émancipation : une alliance (im)possible », actrices et acteurs du territoire ont partagé avec des chercheuses et chercheurs leurs réflexions et expériences sur la pluralité des formes de langage et d’expression, en lien avec les situations de handicap.

 

Ce dessin, réalisé par Morgane Parisi, illustre la présentation d'un projet de film par l'artiste Gabriel Gauthier et les participants Gaëtan Zaigle, Amar Tarmoul, Jean-Baptiste Pilorget et Matthias Potaya. Gabriel Gauthier indique : "voici un court extrait du film sur les sensations qu'on a fait sur un an et demi: "Les travellings en fauteuil sont impressionnants". Gaétan Zaigle indique: "Ce n'est pas parce qu'on a un handicap qu'on ne peut pas faire des films". Jean-Baptiste Pilorget confirme : "oui il est trop bien". Ce dessin, réalisé par Morgane Parisi illustre la prise de parole de Christelle Blouët, coordinatrice du réseau Culture 21. Ses propos, rapportés dans les bulles sont : "Les droits culturels sont des droits humains de choisir les références qui font sens pour soi", "ça fait changer d'approche, les personnes choisissent, ne subissent plus", "les cloisonnements font perdre du sens dans la vie des gens"

 

Performance visuelle « Montre-moi un monde où » suivie d’un échange avec les artistes. Olivier Schetrit et Ramesh Meyyappan ont proposé un spectacle visuel mêlant mime, théâtre corporel, VV (ou Visual Vernacular, une forme de narration propre à la culture visuelle sourde) qui explore les cicatrices de la guerre sur ceux qui ont survécu à la ligne de front.

Ce dessin de Morgane Parisi illustre un passage du spectacle "Montre moi un monde où". Le comédien, pieds nus, attablé à un bureau, visiblement épuisé, lance devant lui un avion en papier. Le traumatisme de la guerre est représenté derrière lui par une explosion, des tables renversées, une main arrachée, un papier froissé, une feuille sur laquelle est dessinée une arme, une autre sur laquelle est dessiné un avion larguant des obus.

 

Projection-débat  autour du programme de recherche et de médiation  « Sur les chemins de l’inclusion »  porté par les chercheuses Anne Marcellini, Alexandra Tilman et Justine Scheidegger. Ce projet participatif vise à étudier les représentations à l’égard des personnes assignées à la catégorie du handicap ou de l’invalidité dans les archives télévisuelles de la RTS (Suisse).

Avec la participation de Mélanie Joseph, doctorante au laboratoire PRISM-CNRS et Stéphane Rastello, programmateur, membre de l’Association Retour d’Image. 

Cette image illustrant le projet "Sur les chemins de l'inclusion" est composée de trois photographies: -en haut à gauche un technicien audiovisuel en train de filmer, un casque sur les oreilles - en haut à droite, un ordinateur portable sur lequel on peut voir une image d'archive - en bas, un groupe de 4 personnes qui échangent devant un ordinateur

 

Table ronde « Représentation politique : comment les personnes handicapées peuvent-elles se faire entendre ? », avec la participation de Pierre-Yves BaudotJérémie BoroyFarbod Khansari, et animée par Jean-François Ravaud.

 

Exposition Toucher pour Découvrir le monde, en partenariat avec l’INSEI

Support incontournable de l’enseignement et de la pratique de la géographie, les cartes reposent majoritairement sur des informations visuelles. Mais com­ment permettre aux personnes mal ou non-voyantes d’accéder à la cartographie ? Comment transformer de l’information visuelle en information tactile ? Quels types de cartes sont possibles ? Jusqu’où est-il possible d’adapter son contenu pédagogique ?

A travers plusieurs exemples de cartes tactiles et de maquettes, l’exposition présente différentes adaptations réalisées pour des élèves et étudiants ayant une déficience visuelle et invite à une réflexion plus globale sur les pratiques pédagogiques et les contenus d’enseignement.

Cette photographie présente un globe terrestre faisant apparaître les continents en relief. Deux mains la parcourent.

Pour aller plus loin:

La société européenne ALTER

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La société savante Alter est née à Paris en 1989 sous l’impulsion de Henri-Jacques Stiker, à une époque où la recherche sur le handicap était
encore balbutiante. Elle s’est donné pour mission de promouvoir et structurer la recherche en sciences sociales et humaines sur le
handicap. L’accent est mis sur la pluralité des approches scientifiques et des savoirs (théoriques, appliqués, issus de l’expérience du handicap…) qu’offre ce domaine de recherche.

Son activité se concrétise notamment par la publication de la revue Alter et l’organisation d’une conférence annuelle. Crée en 2007, et éditée depuis 2022 aux éditions de l’EHESS, Alter est une revue scientifique trimestrielle à comité de lecture consacrée à la recherche en sciences sociales et humaines sur le handicap et les altérités, publiée en français et en anglais. Elle s’adresse
à tous ceux que les résultats de la recherche sur le handicap et les altérités intéresse : chercheurs, étudiants, enseignants, personnes concernées par le handicap, décideurs politiques, professionnels, organisations de personnes handicapées…

Depuis 2012, la conférence Alter, organisée chaque année en partenariat avec une université européenne, est le rendez-vous annuel de la communauté scientifique qui conduit des recherches en sciences humaines et sociales sur le handicap. Elle permet aux chercheurs confirmés ou en début de carrière, mais aussi aux doctorants, de présenter leurs travaux afin de nourrir les discussions et les débats aux enjeux sociaux importants ; c’est aussi un lieu d’interconnaissance favorisant la mise en réseau des chercheurs européens.

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