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Etude de faisabilité d’un dispositif de soutien aux liens science-société : l’Agora de l’autonomie

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Le groupe de travail interinstitutionnel science-société réunissant des collaboratrices de la Fedrha, de la FIRAH et du PPR Autonomie a remis en décembre 2025 les conclusions de ses travaux sous la forme d’une étude de faisabilité d’un dispositif partagé de soutien aux liens science-société, l’Agora de l’autonomie. Expérimentant au quotidien la faiblesse du dialogue entre la recherche académique et la société, et ses conséquences négatives sur la mise en œuvre de leurs missions de financement ou d’animation de la recherche sur l’autonomie (handicap et vieillissement), nos institutions ont souhaité apporter leur contribution au débat en cours autour du renouvellement des modalités du dialogue science-société au travers d’un travail documenté qui a donné la parole aux acteurs de ce dialogue, les interrogeant sur l’existence d’un besoin de soutien à ces liens, la caractérisation de ce besoin, et la manière d’y répondre à court et moyen terme.

Save the date : rendez-vous le 18 décembre à 13h30 en ligne pour assister à la restitution publique de l'étude

Les autrices de l’étude de faisabilité vous donnent rendez-vous le jeudi 18 décembre de 13h30 à 15h30 en ligne pour prendre connaissance de manière détaillé du contenu de l’étude et en échanger avec toutes celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus.

Cet évènement sera aussi l’occasion d’évoquer les prochaines étapes de travail.

Au fondement de l’Agora, sept grands enseignements issus de la phase de consultation

Pour nourrir ses travaux, le groupe de travail a mis en place une méthodologie visant à donner la parole à toutes celles et ceux intéressés à partager leur expertise et contribuer à la réflexion. Cela s’est traduit par la diffusion large d’une enquête en ligne, la conduite d’entretiens collectifs et individuels et l’analyse d’un corpus documentaire (la méthodologie est présentée plus en détail dans l’encadré ci-après ou dans l’étude).

Il en ressort sept constats principaux :

  • Constat 1 : un intérêt réel et partagé pour renforcer les liens science-société ;
  • Constat 2 : la recherche perçue comme ressource, mais sous-mobilisée et parfois contestée ;
  • Constat 3 : des connaissances issues de la recherche trop peu mobilisables;
  • Constat 4 : une aspiration forte à une recherche plus inclusive;
  • Constat 5 : des difficultés à entrer en lien, puis pour collaborer;
  • Constat 6 : des acteurs du lien isolés et peu reconnus;
  • Constat 7 : un dialogue avec la décision publique encore à construire.

Ces constats révèlent des besoins communs : disposer de formats de partage plus adaptés et diversifiés, d’espaces et d’outils pour se rencontrer, de ressources pour favoriser une recherche participative, et d’appuis humains et méthodologiques pour soutenir ces démarches.

Certes des initiatives existent déjà, portées par des acteurs très divers – chercheurs, associations, institutions, collectifs citoyens – mais elles restent souvent dispersées, peu visibles et peu reliées entre elles.

Dans ce contexte, la création d’un dispositif capable de relier, renforcer et compléter l’existant apparaît comme une réponse pertinente. L’objectif n’est pas d’ajouter une initiative de plus, mais de proposer un cadre souple et lisible qui valorise les démarches en place, facilite leur articulation et permette de répondre plus largement aux besoins exprimés.

Les lignes directrices de l’Agora

Le projet repose sur une idée simple : faire maison commune autour des enjeux de handicap et de vieillissement, avec toutes les parties prenantes — scientifiques, personnes concernées, aidants et aidants, professionnels, associations, institutions, etc.

L’objectif est de renforcer les liens entre recherche et société en proposant un cadre souple et évolutif, sans uniformiser ni remplacer les pratiques et initiatives existantes. Le projet vise à valoriser, relier et structurer ces dynamiques pour qu’elles gagnent en visibilité. Il s’agit de passer de pratiques dispersées à une dynamique collective, mieux soutenue, et articulée aux besoins du terrain.

Ainsi, les actions de l’Agora auraient vocation à se déployer autour de 4 axes de travail :

  • Axe 1 : faciliter l’accès aux résultats de la recherche, et leur appropriation par l’ensemble des parties prenantes ;
  • Axe 2 : favoriser la prise en compte de la demande sociale à toutes les étapes de la recherche (du pilotage des politiques scientifiques à l’appropriation des connaissances issues de la recherche) ;
  • Axe 3 : soutenir le croisement des savoirs et le travail en commun;
  • Axe 4 : animer une communauté professionnelle des métiers du lien science-société.

Pour le groupe de travail, l’Agora est à concevoir d’emblée comme évolutive et modulaire autour d’un dispositif socle (à court terme) susceptible d’être complété au gré des partenariats dans la coconstruction avec les acteurs et usagers du dispositif (à moyen terme).Ainsi, le déploiement initial s’organiserait autour d’un outil numérique regroupant :

  • Un site-plateforme, vitrine de l’agora ;
  • Un portail de valorisation des formats de médiation scientifique existants ;
  • Un espace de remontée des questions et besoins de recherche;
  • Un parcours de formation à la recherche participative (complété par des temps d’ateliers).

Pour le déploiement à moyen terme, l’étude de faisabilité présente un répertoire d’actions potentielles non exhaustif (plateforme de mise en lien pour les démarches participatives, financement de stages de recherche de M2, ateliers délibératifs, rencontres régulières, résidences pour faciliter l’interconnaissance, etc.) qui pourraient être déployées dans en second temps, au gré des partenariats et dans la coconstruction avec les acteurs et usagers du dispositif.

La méthodologie du groupe de travail

L’étude de faisabilité est le résultat d’un travail qui a mobilisé différentes sources de données : nouvelles données collectées et organisées (données primaires) et données existantes remobilisées (données secondaires), constituant un corpus de données quantitatives et qualitatives orignal. Ce corpus a ensuite fait l’objet d’une analyse approfondie à travers la production de différents documents de travail finalement synthétisés dans l’étude de faisabilité.

Les nouvelles données quantitatives sont issues d’une enquête en ligne intitulée « Handicap et vieillissement : consultation sur les liens sciences-société » ouverte entre le 20 janvier et le 2 mars 2025. était double : faire le diagnostic de l’état actuel des liens entre la science et la société sur la thématique du handicap et du vieillissement du point de vue des acteurs et identifier de premiers leviers à mobiliser pour soutenir ces liens à l’avenir dans la perspective du déploiement d’un nouveau dispositif. Au total, 318 personnes ont répondu à cette enquête.

Ces données quantitatives ont été complétées de données qualitatives collectées dans le cadre de quatre entretiens collectifs qui visaient à échanger sur les résultats de l’enquête en ligne et à préciser les besoins en matière de liens science-société, et ainsi explorer des pistes d’actions concrètes partant des besoins directement exprimés par les personnes.

Aussi, 24 entretiens auprès de 30 personnes ont été réalisés auprès d’une diversité d’acteurs pouvant apporter des éléments de connaissance socio-historique, une expertise sur des aspects spécifiques du projet, ou encore un retour d’expérience issu d’initiatives similaires sur d’autres thématiques ; il s’est également agi d’aller à la rencontre de futurs utilisateurs ou contributeurs.

Pour aller plus loin

Visuel de présentation : sur fond blanc cassé, titre "Liens sciences-société ?" Une ligne fine relie une icône de lettre dans une enveloppe à une icône d’œil observant un document.

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