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Le projet COMPAC présente ses nouvelles recrues

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Le projet COMPAC (Approches comparées des politiques de l’autonomie), lauréat du premier appel à projet du PPR Autonomie, a récemment accueilli au sein de ses équipes deux chercheuses et un chercheur en début de carrière. Elles et il se présentent dans une interview croisée, qui est également l’occasion pour deux chercheuses encadrantes de revenir sur le processus de recrutement et sur l’organisation du travail scientifique de ce projet.

Retour sur les objectifs du projet COMPAC

Le projet COMPAC vise l’analyse, à différentes échelles, des politiques et des dispositifs d’autonomie à destination des personnes âgées et des personnes handicapées. C’est ce que rappelle la post-doctorante Manon Labarchède, qui a récemment rejoint les équipes du consortium :

« Ce projet a un double objectif. Le premier est d’explorer et de comparer différents systèmes nationaux de politiques de l’autonomie – on est alors dans une approche plutôt internationale […]. Le second est d’étudier, de manière plus fine et ciblée, certains arrangements territoriaux et certains dispositifs locaux qui vont être observables en France. »

Il est organisé en trois work packages, c’est-à-dire en trois ensembles de travaux aux buts et méthodes d’investigation distincts, mais qui se recoupent, se complètent et permettent de répondre aux questions et enjeux qui animent le consortium. Les comparaisons sont donc menées tant à l’international que sur le territoire français, et elles mobilisent plusieurs champs disciplinaires : le droit, la sociologie, la science politique ou encore la démographie, etc.

Deux des trois recrutements évoqués dans ces entretiens ont eu lieu au sein du troisième work package, présenté plus en détails par les coordinatrices de l’axe, Marie-Laure Pouchadon (sociologue, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne) et Marina Honta (sociologue, professeure des universités à l’Université Bordeaux-Montaigne) :

« Le troisième work package s’intéresse aux parcours et aux trajectoires des individus et des familles. Il porte sur les agencements locaux, les logiques territoriales d’action et de développement d’une offre de service à l’égard des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Il s’agit de se pencher sur la réception de ces dispositifs : comment sont-ils vécus et pourquoi. »

Ce work package se construit notamment en tirant parti du travail de cartographie de l’offre médico-sociale réalisée par les chercheuses et chercheurs du second work package – celui-ci étant plus particulièrement investi par des démographes et des géographes.

Le troisième recrutement, quant à lui, concerne le premier work package et contribuera à l’approche comparative internationale par le droit. En effet, la notion d’autonomie et ses applications dans les politiques publiques trouvent leurs sources dans le vocabulaire juridique supranational.

Autour des recrutements, le double enjeu de capitaliser sur l’expertise thématique et disciplinaire des chercheuses et chercheurs en début de carrière

Le recrutement de chercheuses et chercheurs en début de carrière est tout autant l’occasion pour les chercheuses et chercheurs titulaires de former de futurs collègues du champ de l’autonomie, que de tirer parti de l’expérience de celles et ceux qui ont déjà investi cette thématique dans le cadre de leurs travaux précédents, et qui souhaitent approfondir leur spécialisation.

Ainsi, la doctorante en droit Charlène Barbot, dirigée par Philippe Martin, mettra à profit sa formation de juriste pour étudier des thématiques auxquelles elle a surtout été sensibilisée par des expériences professionnelles au sien d’un EHPAD et d’une association d’aide à domicile. Le doctorant en sociologie Alexandre Quichaud, quant à lui, connaît encore peu le champ de recherche de l’autonomie, mais il y vient en étant soucieux de l’impact social concret et positif de ses futurs travaux. La post-doctorante Manon Labarchède, enfin, connaît déjà bien le champ de l’autonomie, auquel elle a déjà contribué avec sa thèse de sociologie et une première expérience de post-doctorat à l’Université du Québec à Rimouski.

Marina Honta et Marie-Laure Pouchadon nous apprennent, par ailleurs, que d’autres recrutements au sein du projet COMPAC sont à prévoir :

« Nous n’avons pas terminé ces recrutements, et la logique collective qui a été adoptée à cet égard – il nous faut encore recruter un post-doc et un doctorant ou une doctorante – c’est d’attendre un peu pour voir ce que le terrain peut faire remonter comme informations, afin de compléter le profilage de nos besoins scientifiques, au regard des forces que nous n’aurions pas encore en présence. »

Une pluralité de méthodes mobilisant des approches quantitatives et qualitatives

Si les modalités exactes du travail de chacun et chacune restent encore à préciser, la méthodologie de recherche générale se dessine d’ores et déjà.

Charlène Barbot explique qu’elle « s’appuiera et interrogera les textes de droit, qu’ils soient supranationaux ou nationaux », afin de s’interroger « sur la façon dont le droit interagit avec le principe d’autonomie personnelle ». Elle précise qu’elle travaillera avec des logiciels dédiés à l’analyse sémantique et lexicologique, outils qu’elle alimentera en données avec d’autres collègues juristes, mais également sociologues. Ce partage prendra la forme d’une mise en commun des données de la recherche, une démarche de collaboration importante pour fournir des analyses transversales et plus complètes.

Alexandre Quichaud, se penchant sur la notion d’innovation et sur la réception des dispositifs à l’échelle locale, orientera ses recherches en commençant par consulter des données quantitatives. A partir d’éléments issus d’études statistiques antérieures, il précisera les caractéristiques propres à son terrain afin d’enquêter via des méthodes qualitatives sur les parcours de vie des personnes concernées par les politiques de l’autonomie. Il se penchera notamment sur la problématique du non-recours aux droits, afin de mieux comprendre ce qui mène celles et ceux qui pourraient bénéficier de ces politiques à ne pas les solliciter

Manon Labarchède, quant à elle, réalisera « une enquêtes ethnographique et sociologique comparée sur les différents territoires » et sera amenée à produire des monographies en s’appuyant tant sur des documents institutionnels que sur des entretiens individuels et des données relevées lors de terrains d’observation de services dédiés à l’autonomie.

Quelques perspectives pour l’avenir de la recherche sur l’autonomie

Ces entretiens avec les équipes du projet COMPAC ont également été l’occasion d’évoquer l’horizon d’attente des chercheuses titulaires eut égard au champ de l’autonomie, et le regard qu’elles portent sur les perspectives futures de leurs recherches dans le contexte du financement de grande envergure du PPR Autonomie.

Pour Marina Honta, s’il est certain que de nouvelles connaissances scientifiques seront produites tout au long de ce programme de recherche, l’espoir d’observer une transformation de fond quant à la manière de penser et de construire les réponses aux enjeux de l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées est à chercher non pas du côté des politiques nationales, mais plutôt du côté des acteurs locaux :

« Je crois aux forces de l’action collective locale et du partenariat, à la force de la mutualisation à l’échelle territoriale. J’espère donc que la production des connaissances qui seront les nôtres, que l’on co-construira également avec les acteurs de terrain, sera une dynamique porteuse d’avenir. »

Marie-Laure Pouchadon, elle, insiste plus particulièrement sur l’orientation interdisciplinaire du programme de recherche, dont elle ressent déjà les effets positifs sur le travail collectif ainsi que sur ses recherches personnelles :

« Les premiers séminaires que nous commençons à organiser entre nous donnent lieu à des rencontres et des échanges très intéressants – d’un point de vue du contenu notionnel, et d’un point de vue méthodologique. Cela participe à décloisonner les disciplines ainsi qu’à une forme de mutualisation et de diffusion des méthodes d’enquête et d’intervention. »

Elle s’enthousiasme au sujet des dynamiques impulsées par le dialogue entre les collègues issus de différentes disciplines, et même au sein des disciplines en elles-mêmes : le croisement de ces différents points de vus est pour elle fécond et permet de renouveler les approches des problématiques de l’autonomie.

Découvrez le projet COMPAC

Pictogramme du projet COMPAC : un carré et un losange bleu foncés reliés par un cercle.

COMPAC

Approches comparées des politiques de l’autonomie.