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Projet Aurelia
Régimes d’autonomie dans le soin de longue durée : instrumentation et territoires
Durée : 60 mois | Budget financé : 1 951 796 € | M. Loïc Trabut, Institut national d’études démographiques –
Ined
Aurelia
Le projet Aurelia vise l’analyse de régimes d’autonomie, définis comme les modalités d’organisation de l’accompagnement à l’autonomie qui découlent de discours sociaux, de normes institutionnalisées et de mesures concrètes d’aide, mais aussi des pratiques quotidiennes de réalisation des tâches d’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie et des personnes en situation de handicap (objectif 1 & 2). Ce projet combine une analyse comparée de la production des instruments d’action publique, en lien avec les débats et discours sociaux qui les alimentent, mais aussi avec les procédures de mise en œuvre, et les actes concrets d’accompagnement à l’autonomie, ainsi que les différentes dimensions de leur réception par les publics concernés et leurs proches aidant·es. Ce projet saisira ces régimes à l’échelle territoriale, en articulation avec des dispositifs nationaux, des territoires et des situations individuelles.
Objectifs du projet
Le projet Aurelia développe 3 objectifs articulés :
- L’analyse des tensions entre normes et pratiques de l’accompagnement ;
- L’analyse des tensions entre échelles nationales, territoriales et individuelles de régulation et d’accompagnement concret à l’autonomie ;
- Une lecture des régimes d’autonomie au prisme analytique des rapports à l’instrumentation en ce que les instruments déploient des prestations et organisent des rapports de pouvoir dans un secteur d’activité donné et entre secteurs (capacités, ressources financières, obligations, informations, etc.)
De façon concrète, le projet ciblera les instruments de mesure de la perte d’autonomie, les doctrines de réhabilitation suite à la perte d’autonomie, mais aussi les outils de compensation de la perte d’autonomie comme des enjeux concrets. Ces instruments donnent également lieu à des actes de mise en œuvre, d’appropriation – ou de contournement – par les publics.
Le projet analyse les discours publics en ce qu’ils contribuent à définir les contours de la notion d’autonomie dans le champ de l’action publique, contribuent à forger des instruments d’action publique, mais aussi à alimenter des savoirs professionnels ou profanes qui guident aussi bien les pratiques de mise en œuvre des dispositifs, que les actes d’accompagnement à l’autonomie les plus informels qui interviennent dans le cadre de l’intime.
Enfin, le projet Aurelia produit des analyses de l’autonomie comme une norme à l’intersection entre des ordres sociaux différenciés, animés par des acteurs ancrés à des échelles diverses et des attentes individuelles.
Méthodes
Le projet repose sur le déploiement d’une méthodologie pluraliste de recherche. Il donne place à des analyses qualitatives de discours, de politiques publiques – et spécifiquement d’instruments -, d’entretiens d’acteurs de la décision ou de la mise en œuvre des politiques, comme des intervenants informels et des destinataires des différentes mesures et pratiques de l’accompagnement à l’autonomie. Les analyses quantitatives saisiront les différences entre les territoires afin de caractériser les régimes d’accompagnement à l’autonomie dans un contexte précis : équipements, déploiement des politiques, modes de prises en charge, indicateurs socioéconomiques, mais aussi les configurations d’intervenants et d’aides autour des bénéficiaires accompagnés.
Composition des équipes
Le projet Aurelia repose sur un consortium de recherche international et pluridisciplinaire. En France, des spécialistes de sociologie, science politique, géographie, démographie, droit, santé publique, économie, et médecine, sont organisées en cinq équipes : l’Ined, le Lise-Cnam CNRS, l’EHESP et l’EHESS et l’Ires. Les membres de ces différentes équipes spécialisées ont entre eux des liens éprouvés de travail scientifique collectif. Les membres de ces équipes sont rompus au travail de comparaison. Les équipes partenaires du consortium Aurelia en Allemagne, au Canada, au Japon et au Royaume-Uni sont leader dans leur domaine et les partenariats ont déjà été éprouvés par les membres du consortium.