- Claudia Giudicelli-Marquet
- 02/07/2025
Le PPR Autonomie, en partenariat avec la FIRAH et la Fedrha, lançait en janvier dernier une consultation en ligne pour documenter l’état actuel du dialogue entre la science et la société dans le champ de l’autonomie. Les résultats de cette consultation visaient à nourrir les travaux du groupe de travail en charge de la rédaction d’une étude de faisabilité d’un dispositif visant à soutenir ce dialogue. Vous avez été près de 318 à répondre à cette consultation. Découvrez-en les principaux résultats. On vous donne rendez-vous à la rentrée de septembre pour une restitution publique de l’ensemble du rapport !

Qui sont les 318 répondants et répondantes à la consultation ?
70% des répondants et répondantes à la consultation sont des femmes. 50 ans, c’est l’âge moyen des répondantes et répondants, avec la moitié qui a entre 40 et 59 ans. 48% (154) indiquent se situer plutôt à l’interface entre sciences et société. Ces professionnelles, qui exercent dans des contextes très variés, jouent un rôle crucial pour faire circuler les savoirs entre les mondes scientifiques, les personnes concernées, les acteurs de terrain et les décideurs publics. Ils orientent, traduisent, adaptent les connaissances, relaient les besoins, connectent les acteurs. Ce résultat traduit l’existence d’un réseau professionnel potentiel pouvant agir comme un levier dans le renforcement des liens science-société. Egalement, plus de 8 répondants sur 10 sont diplômés du supérieur.
47% des répondantes (147) ont déjà collaboré à un projet de recherche sur le handicap ou le vieillissement regroupant des scientifiques et des acteurs de la société. 39% des répondantes (125) n’ont jamais collaboré à de tels projets mais aimeraient bien le faire, dont 42% se positionnent plutôt du côté de la société (53), 10% du côté scientifique (12) et 43% à l’interface entre sciences et société (54).
Les principaux résultats
Les répondantes et répondants ont été invités, dans le cadre de la consultation, à exprimer leur degré d’accord vis-à-vis d’énoncés qui leur étaient proposés (de « 1 – Pas du tout d’accord » à « 5 – Tout à fait d’accord »).
Ainsi, on peut noter que :
- Se dégage un consensus quant à l’affirmation « La science est un bien commun», avec 89% des répondants qui sont plutôt ou tout à fait d’accord (dont 75% sont tout à fait d’accord).
- 37% des répondants ne sont pas du tout d’accord, ou plutôt pas d’accord avec l’affirmation que les liens sciences-société sont forts aujourd’hui.
- 87% des répondants sont plutôt ou tout à fait d’accord avec l’affirmation que les connaissances scientifiques sont importantes pour les débats de société ou la construction des politiques publiques.
- 79% des répondants sont tout à fait d’accord avec l’importance du principe de co-construction des projets de recherche, notamment avec les personnes concernées par les sujets du projet.
- Plus de la moitié des répondants (55%) ne sont pas du tout ou plutôt pas d’accord avec l’affirmation que les résultats de la recherche sont bien expliqués et accessibles à tous les publics.
- 83% des répondants identifient un manque d’outils et d’espaces pour renforcer les liens sciences-société.
Certaines questions n’étaient posées qu’aux répondants et répondantes se déclarant plutôt du côté de la société (237 sur 318). On note que :
- 46% des répondants sont plutôt ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « Je sais où trouver des connaissances scientifique » ; 23% sont plutôt ou pas du tout d’accord; trouver des connaissances scientifiques n’est pas un enjeu partagé toutes et tous.
- 18% des répondants ne sont pas du tout d’accord avec l’affirmation « J’identifie plusieurs chercheuses ou chercheurs qui travaillent sur le handicap ou le vieillissement », et 16% sont tout à fait d’accord.
- 61% des répondants sont plutôt ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « J’aimerais soumettre mes préoccupations à des acteurs de la recherche pour guider la production de nouvelles connaissances scientifiques ».
La consultation en ligne, une étape parmi d’autres du travail autour de l’étude de faisabilité
Les résultats de cette consultation ont pu être mis en discussion et approfondis à l’occasion de trois entretiens collectifs qui ont réuni en mars et avril dernier près d’une cinquantaine de personnes. En complémentarité, 26 entretiens individuels ont également été réalisés auprès d’une diversité d’acteurs. Ces entretiens avaient pour objectif d’approfondir la compréhension par le groupe de travail du contexte, d’enrichir la connaissance de l’existant, et de recueillir une diversité de regards et d’expertises sur les conditions, les freins et les leviers du développement des liens entre sciences et société. Ils ont permis d’interroger à la fois les représentations de ces liens, les besoins perçus, les pratiques déjà en place, ainsi que les idées et envies en matière de dispositifs à développer ou soutenir.
Toute cette matière a été complété d’une revue documentaire constituée d’articles scientifiques, de documentation relative aux dispositifs similaires existants, de documentation institutionnelle, de rapports publics au niveau national ou européen, d’ouvrages, etc.
Et ensuite ?
L’étude de faisabilité est en cours de finalisation par le groupe de travail. On vous donne rendez-vous à la rentrée de septembre pour une restitution publique de son contenu et, on l’espère, quelques bonnes nouvelles quant au lancement des premières actions car, une chose est sûre, l’étude de faisabilité est venue confirmer le besoin et l’intérêt à agir, et une dynamique collective s’est engagée à l’occasion de ces travaux !
A propos du groupe de travail en charge de la rédaction de l'étude de faisabilité
Partant du constat que les liens sciences-société constituent un enjeu commun de leurs activités, la Fedrha (Fédération pour la recherche sur le handicap et l’autonomie), la FIRAH (Fondation internationale de recherche appliquée sur le handicap) et le PPR Autonomie (Programme prioritaire de recherche) ont pris l’initiative de monter un groupe de travail chargé d’étudier l’opportunité d’initier ensemble un dispositif favorisant le partage des connaissances, une meilleure prise en compte des préoccupations des personnes concernées, et le dialogue des savoirs dans le domaine du handicap et du vieillissement. Le groupe de travail remettra son rapport, sous forme d’une étude de faisabilité, en septembre 2025.
Le groupe de travail se compose :
- Pour le PPR Autonomie, de Claudia Giudicelli-Marquet et Marianne Vigneulle.
- Pour la Fedrha, de Marion Erouart, Caroline Pigeon et Jona Prifti.
- Pour la FIRAH, de Virginia Lecach et Cécile Vallée.
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